Le monde magique des rêves
Chaque nuit, nous passons environ une heure et demie à rêver. La signification de ces films nocturnes peut sembler obscure pourtant, chaque rêve nous parle à travers une forêt de symboles.Voici quelques clés pour décrypter ces messages qui nous relient à notre inconscient, ou au divin qui est en nous.
Dans mon livre Rêves et Réalisation, j’ai analysé et expliqué plus de 6000 rêves. Pour cela, j’ai pris en compte différents paramètres, différentes approches.
- • Scientifique : grâce à la psychanalyse et aux expériences qu’il m’a été donné de vivre dans les laboratoires du rêve.
- • Technologique : grâce à mes recherches utilisant les précieux outils de la statistique.
- • Magique : grâce à l’étude des grands courants traditionnels qui, de tous temps et sous toutes les latitudes, ont relié les rêves au divin.
- • Rêver que l’on perd ses dents peut correspondre à une forte émotivité, un manque de contrôle de soi, qui empêcherait le rêveur d’affirmer sa personnalité.
- • Etre nu(e) en public concerne davantage l’aspect social que sexuel. Cela s’apparente à l’importance que l’on donne au regard des autres, à un manque de confiance en soi et à l’impression d’être différent(e).
- • Nombreuses aussi sont les personnes qui rêvent qu’elles marchent ou courent sans avancer. Cela traduit une difficulté à atteindre un objectif, à faire des choix ou encore un manque d’indépendance.
- • S’envoler correspond à une volonté de se libérer des contraintes et à un besoin d’émancipation.
- • Tomber dans le vide ou du haut d’un escalier révéle un vide affectif ou une peur de l’avenir.
- • Rêver d’être poursuivi signifie une peur dans l’avenir ou la crainte d’une personne en particulier.
- • Rêver de rater un examen indique un simple manque de confiance en soi.
- • Les rêves de mort s’apparentent le plus souvent à une renaissance, un nouveau départ.
- • Les rêves érotiques qui reviennent régulièrement sont le signe d’une crise passagère ou d’un blocage lié à la vie quotidienne (difficultés professionnelles, rupture amoureuse, deuil). Ce type de rêves disparaît le plus souvent une fois la crise surmontée. Toutefois, les rêves érotiques occasionnels sont un signe de bonne santé.
Avant de vous livrer le fruit des recherches de pointe en ce domaine, je vais explorer avec vous les différentes thèses des Anciens.
La croyance à l'origine divine des songes est universelle. Des découvertes archéologiques prouvent que les Égyptiens de la Xe dynastie croyaient déjà qu'un rêve pouvait révéler l'avenir et avaient recours à des clés des songes.
Le songe comme message divin existe également dans la mythologie grecque, à travers les rêves que Zeus envoie à Agamemnon ou les visions qu'accorde Apollon à Delphes.
Dans l'orphisme et l'école de Pythagore on enseigne que la communication avec le Ciel s'effectue uniquement pendant le sommeil, moment où l'âme s'éveille.
Dans les Temples d’Esculape les médecins Hippocrate et Galien pratiquaient l’incubation thérapeutique (du latin incubatio qui signifie dormir dans le sanctuaire). Les malades se rendaient dans un de ces temples, dédiés au dieu de la médecine, et s'étendaient sur une peau d'animal, pour y dormir, après avoir reçu les instructions des prêtres leur recommandant d'être particulièrement attentifs à l'aspect qu'aurait le visage du dieu, si celui-ci leur apparaissait en rêve. Ils interprétaient ensuite le message des dormeurs dans le but d’obtenir des guérisons miraculeuses.
Platon traite de manière très précise et très expérimentée des conditions pour arriver à contrôler ses rêves et à les purifier.
Il montre qu’il connaît le complexe d’ Oedipe et le viol de tous les tabous qui est le désir essentiel du “ça”. Il indique aussi comment s’en délivrer par l’analyse, la réflexion philosophique et la méditation. Freud ne serait-il qu’un vil copieur ?
Le songe prophétique n’est pas le seul apanage des Grecs : en Egypte, en Mésopotamie à Sumer, le songe d’incubation est connu et pratiqué depuis 3000 ans avant notre ère.
Les peuples Sémites s’y adonnent aussi, ce dont témoigne la Bible, notamment dans l'Ancien Testament.
Les Romains sont plus réservés, mais les écrits de Cicéron et de Lucrèce attestent qu’ils ont toujours été intrigués par les rêves.
En Gaule. Un texte transmis par Tertullien, indique que les Celtes venaient passer la nuit auprès des cendres de leurs héros, pour en recevoir les oracles.
La coutume de l’incubation et de l’obtention de songes divinatoires ou thérapeutiques a donc été répandue dans toute l’Europe. Elle a même persistée chez les Sardes et en Autriche jusqu’au dix-neuvième siècle, ainsi qu’au nord du Portugal, dans les sanctuaires rupestres de Panoras.
Rêves et chamanisme : l’évasion de l’âme
La croyance la plus répandue chez les peuples sibériens et amérindiens est que la vie du corps dépend de l'âme. Gardant une certaine autonomie, elle peut s'évader pendant la phase du sommeil, et le rêve témoigne de cette évasion. Cette absence temporaire est sans danger, à condition qu'on ne réveille pas brutalement le dormeur.
Dans ces rêves, il existe des thèmes récurrents : rencontres avec des figures divines (Dame des Eaux, Seigneur des Enfers, Dame des animaux), espritsguides, révélations sur les maladies et leurs traitements...
Pour les Indiens Hopis, le songe est un acte par lequel le Corps de Souffle de l’individu explore les mondes intérieurs et extérieurs. La transmission la plus détaillée de la voie du rêve chamanique nous est donnée dans les nombreux ouvrages de Carlos Castaneda.
Asie, Islam et “temps du rêve” des aborigènes
Au Cambodge et au Nord Vietnam, les autochtones rêvent sur commande et se font guider par leurs rêves pour toutes les circonstances importantes de leur vie.
En Chine, il existe une longue tradition de travail par le rêve. La tradition chinoise taoïste oppose constamment les rêves subis, passifs, reçus ou rêves ordinaires et les rêves provoqués, volontaires ou rêves extatiques ou songes. Pour arriver à ce niveau de rêve, de nombreuses techniques ont été transmises. On les présente actuellement en Occident dans le cadre du Tantrisme taoïste. Mais il peut s’agir aussi d’éveil de la Kundalini.
Aux Indes, on pratique le sommeil éveillé, connu sous le nom de Yoga-nidra. Discipline qui a de nombreux adeptes en France.
Pour les maîtres Soufis (Islam), le rêve est une des voies d’accès pour obtenir le mode de conscience transcendentale, puis archétypale et enfin cosmique. Leurs enseignements sont très proches du yoga.
Pour les aborigènes : le rêve est le fondement de tout. L’Australie aurait été modelée par les grands esprits totémiques dans le temps primordialqui est le temps du Rêve (dreamtime).
Freud, Jung et les messages de l’inconscient
Après ce rapide tour d’horizon des croyances et pratiques - dont certaines sont toujours en vigueur aujourd’hui - Intéressons-nous à l’apport de la psychanalyse, à son pionnier Sigmund Freud et à l’interprétation moderne des songes nés de notre inconscient.
Nous sommes en 1900 et les théories du Dr Freud vont devenir aussi incontournables que... La Tour Eiffel qui vient de voir le jour pour l’Exposition Universelle.
Freud considère le rêve comme l’accomplissement hallucinatoire d’un désir inconscient, qui ne peut être interprété spontanément.
Pour le décoder, il faut dissocier chaque élément, puis les analyser par méthode associative, en prenant en compte l’environnement personnel du rêveur.
Pour son disciple, Carl Gustav Jung, l’approche est sensiblement différente : l’homme étant guidé, selon lui, par un inconscient collectif, les messages et symboles contenus dans les songes seraient communs à tous, tel une sorte de langage universel.
Leurs successeurs tenteront, à travers l’analyse transactionnelle et autres méthodes aux noms barbares, de nous persuader que les messages du dit inconscient n’ont rien à voir avec les messages divins invoqués par les anciens. Mais, en réalité, quand on compare les interprétations des diverses clefs des songes, on peut dire que si le langage est différent, ce qu’il sous-tend est identique.
N’ayant, personnellement, pas plus été présenté à Dieu qu’à mon inconscient je puis affirmer que les dits messages sont, en réalité bonnet blanc et blanc bonnet.
Je me suis donc inspiré pour mon dictionnaire des rêves : Rêves et Réalisation, de ces différentes approches, puisant dans chacune ce qu’elle a à nous proposer de meilleur. Je me suis aussi livré à un petit travail de classification des rêves qui vous permettra, je l’espère, d’y voir plus clair.
Les différent types de rêves
1. Les rêves digestifs : lourdeurs, sensation de chute...
2. Les rêves sensoriels : exemple, frôler du métal d’un lit peut induire un rêve de lame ou de guillotine.
3. Les rêves résiduels : vous les reconnaîtrez facilement, ils sont composés d’un patchwork de petits faits épars qui ont marqué la journée : film du soir, bribes de conversations... Ils ont généralement lieu le matin et semblent n’avoir ni queue ni tête.
4. Les rêves exutoires : ceux qui permettent de se défouler, parfois avec violence, des brimades subies dans la journée.
5. Les rêves prémonitoires : ils annoncent souvent de grandes catastrophes mondiales pourtant, ils ne servent à rien car personne ne les prend au sérieux.
6. Les rêves paradoxaux : ce sont les plus courants et les plus déconcertants de tous : ils accréditent le dicton populaire songe mensonge. En fait, ils inversent le processus. Exemple: rêver de gagner c’est perdre et vice-versa. Fausses joies, fausses peines, ils nous en font voir de toutes les couleurs.
7. Les rêves symboliques : ce sont de réels rêves messagers qu’il faut prendre en compte. Malheureusement, ils se présentent le plus souvent de manière symbolique, d’où la nécessité, pour éviter les contre-sens, de posséder un vrai dictionnaire des rêves, élaboré par un auteur ayant de solides notions de symbolisme.
Comprendre des rêves ?
Pour comprendre les rêves, il faut connaître les cycles du sommeil. En une nuit, ils se multiplient : les événements vécus dans la journée apparaissent au début du sommeil, mais c’est dans la phase dite paradoxale que les songes les plus révélateurs émotionnellement apparaîssent et marquent l’esprit.
Les songes peuvent apporter de nombreux renseignements sur les désirs du rêveur, voire même une réalité psychologique ignorée. Rêver d’une chose qui va à l’encontre de ce qui est souhaité consciemment peut révéler un désir refoulé, que certaines pressions morales obligent à mettre de côté.
Interpréter un rêve servirait donc de traduction. Il est alors ensuite plus facile de remédier à certaines incohérences et contradictions de la vie réelle.
L'interprétation des rêves varie, bien sûr, en fonction du vécu de chacun. Voici néanmoins quelques éléments évocateurs, choisis parmi les 6000 rêves dont je donne la signification dans mon livre : Rêves et Réalisation.
Il faut apprendre à se souvenir de ses rêves, surtout quand ils reviennent vous hanter de manière récurrente. Je vous conseille d’avoir toujours à portée de main un papier et un stylo afin de les noter au réveil. Vous chercherez ensuite leur signification. Une démarche importante car un rêve qui revient et dont on ignore le sens, est comme une lettre que l’on n’ouvrirait pas !